Lus dans la presse pour vous

un résumé des articles pour vous tenir au courant !

 
posté le 11-11-2008 à 10:50:22

Lycée : le grand chambardement ou le maintien d’une certaine tradition ?

Ca y est ! Le ministre s’est enfin prononcé sur la réforme du lycée général et technologique (le lycée professionnel n’est pas concerné par cette réforme: il vit la sienne - passage progressif au bac pro en trois ans au lieu de quatre - depuis un an. Sur ce point, je vous renvoie à l’article que je consacre sur ce blog à cette question). Il l’a fait le mardi 21 octobre 2008, à l’occasion d’une conférence de presse. Depuis quelques semaines, des informations avaient filtré, qui avaient permis aux uns de se positionner par rapport à ce projet de réforme, aux autres de peaufiner le dit projet.

 Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas “une simple réforme de plus”, comme on en produit une tous les dix ans environ depuis un demi siècle. Non, là, on ne se contente pas de rebaptiser les filières, de remodeler l’architecture à la marge, d’introduire tel ou tel enseignement nouveau … C’est à un très grand bouleversement que nous assistons.

 Pourquoi une réforme du lycée ?

Les attendus de la réforme sont nombreux. Les autorités ministérielles avancent tout particulièrement la nécessité de mieux réduire l’échec actuel aux niveaux secondaire (près de 15% de redoublements en seconde, soit deux fois plus qu’en moyenne européenne, 150000 sorties par an du système d’enseignement secondaire sans aucun diplôme ni qualification professionnelle, médiocre classement des collégiens et lycéens français lors des études comparatives internationales portant sur leurs acquis…), et supérieure (près de 50% d’échec en premier cycle universitaire). Autre motif : introduire de la souplesse en matière d’orientation, en rendant possible des parcours d’études enfermant moins les élèves dans des “séries” (ES, L, S, STG, STI …) desquelles on ne peut plus guère sortir une fois qu’on y est entré . Enfin, compte tenu de l’évolution récente de l’enseignement supérieur (qui fonctionne sur des logiques d’enseignements modulaires semestriels, qui privilégie les capacités d’autonomie des étudiants …), faire de telle sorte qu’au lycée, les élèves soient mieux préparés qu’aujourd’hui à ces contraintes.

Une organisation pédagogique profondément remaniée

Dans le lycée actuel, les élèves sont dans des “groupes classe” pour un an. Ainsi par exemple, on est en 2008-2009 élève de la classe de première ES3 du lycée Carnot. Cette organisation pédagogique vit ses derniers temps. Désormais, les élèves seront dans des “groupes modulaires semestriels” de 3 heures par semaine chacun. L’unité de compte est donc désormais le semestre et  l’année sera divisée en deux temps successifs : de la rentrée septembre aux vacances de février, puis de la rentrée de ces vacances à la fin de l’année scolaire. Entre les deux, il est prévu une semaine banalisée qui devra être consacrés aux bilans (conseils), à l’orientation … Et pour chacun des enseignements, le programme sera conçu sur un semestre et non plus une année scolaire entière.

 Trois catégories d’enseignements seront proposées aux élèves :

1) Des enseignements généraux (de type “tronc commun”), qui seront donc imposés.

2) Des enseignements complémentaires au choix (de type “options” obligatoires, c’est-à-dire à choisir dans une liste proposée par chaque établissement, en fonction de son offre de formation)

3) Des formation complémentaires d’accompagnement de l’élève (soutien, approfondissement, accompagnement du projet d’orientation …).

Dans un tel scenario, il ne devrait plus y avoir d’options facultatives. Mais ce point reste en suspens au moment où nous écrivons ces lignes.

En ce qui concerne les “enseignements complémentaires au choix”, les élèves devront donc choisir leurs modules, un peu comme, dans la classe de seconde actuelle, on choisit les enseignements optionnels de détermination, ou dans le cycle terminal actuel l’enseignement de spécialité. Voilà pourquoi les élèves ne seront pas systématiquement dans une “classe”, au sens actuel du terme : ils le seront pour les enseignements de tronc commun, mais se répartiront dans des “groupes modulaires” différents selon les choix d’enseignemens complémentaires optionnels qu’ils feront. Or, ces derniers seront assez importants dans le lycée nouveau (il est par exemple annoncé qu’en seconde, ils en choisissiront deux par trimestre , donc quatre tout au long de l’année).

L’achitecture générale du nouveau lycée

Comme celui d’aujourd’hui, il sera divisé en deux cycles : 1) le cycle de détermination (classe de seconde), 2) le cycle terminal (classes de première puis terminale).

1) La nouvelle classe de seconde

Trois catégories d’enseignements seront mis en place :

a) 7 modules par semestre d’enseignements généraux (3H par semaine et par module) : français, LV1, LV2, histoire-géographie, mathématiques, sciences expérimentales (regroupant les actuels enseignements de SVT et physique-chimie), et éducation physique et sportive. Au total : 3 x 7 = 21 heures par semaine.

b) 2 modules complémentaires au choix (par semestre, soit quatre en tout) , répartis selon quatre “familles” (ou “dominantes) d’enseignements (chaque élève pourra “piocher” dans des familles différentes s’il le souhaite) :

* “famille humanités” : littérature française, langues et cultures de l’antiquité (latin/grec), langue vivante 3 (étrangère ou régionale), arts et histoire des arts.

* “famille sciences” : mathématiques, physique-chimie, sciences de la vie et de la Terre, informatique et société numérique.

* “famille sciences de la société” : sciences économiques et sociales, initiation aux sciences de gestion, histoire et géographie.

* “famille technologies” : initiation aux sciences de l’ingénieur et de la production, initiation aux sciences médico-sociales, technologies d’atelier et de laboratoire, design, initiation aux technologies de l’hôtellerie et de la restauration, activités physiques et sportives.

Si l’élève est déterminé à opter, en entrant en première, pour une des quatre “dominantes”  (ou “familles”) qui lui seront proposées (sciences, ou sciences de la société, ou humanités, ou technologies), il a évidemment intérêt à choisir ses quatre “enseignements complémentaires au choix” parmi ceux proposés dans la “famille” correspondante. Par exemple, un élève qui sait qu’il demandera à entrer dans une première “sciences de la société”, aura intérêt à privilégier les trois enseignements proposés à ce titre : ceux de SES, initiation aux sciences de gestion (en “modules de découverte”) et histoire-géographie en “module d’approfondissement”, et sans doute y ajouter un module d’approfondissement en maths ou de découverte en LV3 (ce ne sont que des exemples de stratégies possibles).

Mais rien ne lui interdit par contre de piocher dans des familles différentes, afin de tester plusieurs dominantes s’il est hésitant. En particulier, s’il a par exemple commencé en prenant deux enseignements complémentaires de la “famille sciences” au premier semestre, et que son projet le conduit à privilégier une orientation vers la dominante sciences de la société par exemple, il pourra, au deuxième semestre, opter pour SES et sciences de gestion par exemple. L’inverse est également possible.

c) 1 module semestriel obligatoire d’accompagnement de l’élève (donc deux sur l’année entière)  : ce module pourra comprendre une aide aux élèves en difficulté (soutien), de l’approfondissement pour certains, un accompagnement du projet d’orienation … Contrairement aux deux autres catégories d’enseignement, qui feront l’objet de programmes nationaux, ces modules d’accompagnement seront définis au sein de chaque établissement, en fonction du projet d’établissement, du public qu’il reçoit, de ses spécificités … ce module représentera 3h par semaine qui devront être inscrites dans l’emploi du temps de chaque élève.

Au total, chaque élève recevra 30 heures de formation par semaine (21 + 6 + 3). Par rapport à la situation actuelle, cela correspond à une réduction de l’ordre de 10%, qui placera la France un peu plus près (mais encore un peu au dessus) de la moyenne européenne.

2) Le nouveau cycle terminal :

Pour le moment, les informations disponibles sont relativement vagues. Elles devraient être plus précises d’ici la mi-décembre 2008. A la date d’aujourd’hui, les autorités ministérielles communiquent principalement sur la nouvelle classe de seconde, qui doit être mise en place dès la  rentrée prochaine (en septembre 2009). Quand aux classes de première et terminale, qui seront progressivement créées en 2010 puis 2011, les détails viendront plus tard, avant la fin de la présente année scolaire a-t-il été promis. Espérons que cette promesse soit tenue car pour les familles de troisième qui vont devoir faire des choix d’orientation, la pleine connaissance de l’ensemble des caractéristiques du lycée nouveau est évidemment chose essentielle.

Ce que l’on sait, c’est que quatre parcours seront proposés aux choix des familles, correspondant aux quatre “familles” d’enseignements complémentaires figurant en seconde :

1) Un parcours “sciences” (qui permettra de retrouver les grandes caractéristiques de l’actuel bac S)

2) Un parcours “humanités” (qui renvoie au bac L)

3) Un parcours “sciences de la société” (qui renvoie au bac ES)

4) Un parcours”technologies” (qui renvoie aux actuels baccalauréats STG, STI, STL, ST2S, STAV)

L’idée est que, tout au long des quatre semestres du parcours première/terminale, l’élève puisse bénéficier d’une moindre spécialiation qu’aujourd’hui, et donc soit à même de plus aisément se réorienter en cours de route s’il en ressent le besoin. C’est un beau principe, mais qui demandera bien sur  être clarifié.

 Le calendrier d’application :

Septembre 2009 : création de la nouvelle seconde

Septembre 2010 : création des nouvelles premières

Septembre 2011 : création des nouvelles terminales

Printemps 2012 : nouveau bac, dont on peut d’ores et déjà prédire une profonde rénovation, faisant normalement suite à celle du lycée, même si le ministre à annoncé qu’il ne toucherait pas à ce monument napoléonien qu’est le bac actuel. Sans doute voulait-il dire qu’il n’y toucherai pas lui même, ou si vous préférez, que d’ici là, il compte bien refiler la “patate” (très) chaude à un autre ministre de l’Education nationale.

Sont donc concernés : les actuelles familles dont les enfants sont scolarisés en troisième (et en amont du collège), mais aussi les éventuels redoublants de seconde. Et bien sur, tous les professeurs principaux de troisième, qui vont devoir , comme les conseillers d’orientation, actualiser leurs informations avant de conseiller.

Un projet moins ambitieux qu’annoncé au départ :

Depuis plusieurs mois, le Ministre, et tous ceux qu’il a mobilisé pour préparer cette importante réforme, annonçaient, parmi leurs divers objectifs, deux “cibles” importantes à leurs yeux : 1) diminuer la prééminence de l’actuel bac S; 2) accroître significativement la capacité de choix des élèves en leur offrant une part accrue d’enseignements “à la carte”, et donc, corrélativement, en réduisant le poids du tronc commun. Sur ces deux points, il y a objectivement régression par rapport à ce qui avait été annoncé précédemment.

1. Il semble bien qu’en ce qui concerne la future classe de seconde, on soit revenu sur l’objectif ambitieux qui consistait à ne plus en faire une sorte de propédeutique de la filière S. Rappelons que dans la seconde actuelle, avec la présence dans le tronc commun des mathématiques, de la physique-chime et des SVT, la filière S était la seule, je dis bien la seule, dont les enseignements nécessaires pour y entrer étaient intégralement inscrits dans les enseignements du tronc commun. Il était même possible de renforcer ce profil “pré-scientifique”, en ajoutant un enseignement de détermination de MPI ou ISI par exemple. Tel n’était pas le cas pour le bac ES par exemple, dont la matière fondamentale - les sciences économiques et sociales - étaient exclues (et le seront dans la nouvelle seconde) du tronc commun. Le projet de départ annonçait que seules les mathématiques figureraient désormais dans le tronc commun de seconde, les SVT et la physique-chimie étant renvoyées au statut de matières complémentaires optionnelles… comme bien d’autres disciplines d’ailleurs (les SES, les arts, le latin, le grec classique, les enseignements technologiques…). En cédant à la pression des associations de spécialistes  des professeurs de SVT et physique-chimie qui ne voulaient pas d’un tel scenario, le ministre à hélas rajouté un module obligatoire de “sciences expérimentales”, revenant sur sa position de départ, et réintroduisant de ce fait dans la future seconde rénovée le travers de l’ancienne : de ce point de vue, cette seconde soit disant rénovée ressemblera donc fortement à la précédente Ce sera encore une “machine” à inciter à s’orienter vers la dominante “sciences”, d’autant que dans les enseignements optionnels complémentaires, l’élève, qui aura la possibilité de choisir deux fois deux modules complémentaires (deux par semestre), se voit proposer : approfondissement en maths, SVT, physique-chimie, informatique et environnement numérique… n’en jetez plus ! Nous pensons donc qu’on a, sur ce point, renoncé à ce premier objectif et ainsi perdu une belle occasion.  Ce n’est évidemment pas cela qui va contribuer à modifier les représentations des familles, qui voient fréquemment dans la filière scientifique celle qu’il faut viser à tous prix !

2) Le projet de départ ne donnait au tronc commun que 65% de l’horaire global (sur un volume global pré annoncé de 27 h par semaine). Du coup, les familles bénéficiaient d’une part significative d’enseignements au choix, nettement plus importante que dans la seconde actuelle. En ajoutant un module de “sciences expérimentales” dans le tronc commun, le ministre écorne cet objectif, puisque le tronc commun représentera en réalité 70% du total horaire (qui passe donc à 30h par semaine). Il est certes vrai que le futur tronc commun sera moins important que dans l’actuelle classe de seconde, mais selon moi, on a raté l’occasion de faire un saut plus significatif, allant dans le sens de l’un des objectifs proclamés : accroître les capacités d’autonomie de ces derniers.

Si vous désirez réagir à cet article, que nous espérons éclairant pour vous, n’hésitez pas à le faire, comme à me questionner si vous désirez recevoir des précisions.

Bruno Magliulo - L'étudiant -

 


 
 
posté le 08-11-2008 à 10:28:17

Garder la maternelle

Garder la maternelle

L'école maternelle n'est pas une garderie. Certains professionnels veulent défendre la spécificité de cette institution bien française, qui serait menacée. Reportage hier matin dans une classe de petits-moyens à l'école des Prunelliers, à Bischheim.

Hawa retrouve le téléphone orange, Maroine fait tomber les morceaux de son puzzle, Mediné attrape des marrons avec une pince et Lisa range des coquilles d'escargots dans une boîte d'oeuf. En les regardant, vous diriez sans doute qu'ils jouent. Ce qui n'est pas faux, même s'ils font beaucoup plus : ils apprennent.
 « Rien n'est gratuit à l'école maternelle. Tout est apprentissage », résume leur maîtresse de la petite et moyenne section, Marie-Line Monnier. A condition qu'un adulte formé pour cela accompagne les petits, verbalise les découvertes et les guide vers des objectifs bien précis.

 

« Je voudrais voir e circuit rangé », leur intime Marie-Line

 La maîtresse repère une fillette qui fait semblant de dessiner sur des couvertures d'albums pour enfants. « Ça me donne une idée, lui confie Marie-Line, réjouie. Un jour, je te donnerai un papier transparent et tu dessineras sur le livre, tu verras. » Elle sort vite un calque pour mettre sa parole en images. Deux yeux écarquillés n'en croient pas leur bonheur.
 Éric Satie s'invite dans la classe : la petite musique signale l'heure du rangement et provoque un déclic plus ou moins instantané selon les enfants. Trois fillettes s'installent déjà sur le banc tandis que des garçons entament un combat, armés de rails de train en bois. « Je voudrais voir ce circuit rangé », leur intime Marie-Line.
 « Joris a tiré la langue ! », rapporte quelqu'un. Elle en profite pour faire participer tout le monde : « C'est de quel côté dans notre cahier ? ». Réponse en choeur : « Rouge ! ». Ça veut dire qu'on a le droit ou qu'on n'a pas le droit ? « Pas le droit ! ».
 Tout le monde est assis, même si c'est plus difficile pour les petits (3 ans) que pour les moyens (4 ans). Marie-Line entonne un refrain qui demande à chacun comment ça va. Medhi est en forme, Yasin est très calme, Jules un peu énervé, Mike est de bonne humeur, Maxence n'ose pas parler...
 Djakhoumba n'est pas là aujourd'hui, elle a peut-être la varicelle. « Moi aussi, varicelle », dit quelqu'un. Il y a trois absents. On montre le chiffre dessiné, et on lève trois doigts. Un « moyen » prend Mike par la main et l'aide à accrocher l'étiquette avec son prénom au tableau des présents.
 Devant les toilettes, occupées par une autre classe, la maîtresse improvise une petite chanson, dans laquelle on remplace peu à peu les paroles par des gestes. Les enfants ne le savent pas, mais ils sont en train d'isoler des mots, de mieux cerner cette notion fondamentale du langage.
 La matinée a avancé et les activités se font en ateliers. Le groupe des verts colle des feuilles d'arbre de différentes tailles en ordre croissant. Ils se frottent ainsi à la colle bleue, mais surtout aux mathématiques.
 Marie-Line lit un livre aux petits. « Foulbazar n'est pas content, vous avez vu ? Il a des pensées toutes noires qui sortent de sa tête. » Pendant qu'elle raconte, Imen débarque, avec les boudins de pâte à modeler collés sur les lettres de son prénom. La maîtresse lui montre là où c'est « trop aplati ».

 

«C'est compliqué de s'appliquer et 'écouter une histoire en même temps»

 Jules aussi dit qu'il a fini. « Dis donc, Jules, tes escargots sont vite faits... C'est compliqué de s'appliquer et d'écouter une histoire en même temps », relève malicieusement la maîtresse qui a bien vu que le garçon voulait écouter l'histoire de Claude Ponti.
 Après le goûter et avant la récréation, Marie-Line lace les chaussures de Maroine. Elle en profite pour lui glisser : « Je trouve que tu parles bien ce matin, ça me fait très plaisir, je comprends tout ce que tu dis. » Parler pour être compris par d'autres que papa et maman est sans doute l'un des apprentissages les plus fondamentaux de l'école maternelle.
 A trois ans, ce n'est pas évident d'exprimer des idées, de se ranger en rang par deux dans le couloir, de savoir prendre la parole à son tour, de respecter une consigne. Et il faut bien les trois (ou quatre) années d'école maternelle pour intégrer ce programme, et devenir un élève.

 

Charlotte Dorn

Édition du Ven 7 nov. 2008
 


 
 
posté le 07-10-2008 à 13:23:33

Haguenau / Polémique au lycée Heinrich La carte scolaire malmenée Le lycée Heinrich de Haguenau est en effervescence et les profes

Haguenau / Polémique au lycée Heinrich
La carte scolaire malmenée
Le lycée Heinrich de Haguenau est en effervescence et les professeurs de l'établissement scolaire sont fâchés. Ils se sont exprimés dans une lettre ouverte. En cause, une distorsion de la carte scolaire, affaiblissant les effectifs du lycée pour les classes de seconde.

Des lycéens que se disputent deux établissements. (Dessin DNA - Didier)

Tout démarre avec l'assouplissement de la carte scolaire et la possibilité, nouvelle pour les parents d'élèves, de scolariser leurs adolescents dans un lycée autre que celui de leur secteur. C'est ce que se sont dits des parents de Brumath dont les enfants devaient théoriquement aller à Strasbourg, au lycée Kléber. Leur choix s'est porté sur Haguenau, plus accessible aux heures de pointe. Pour y parvenir, ils s'en sont ouverts au député François Loos qui est intervenu auprès du rectorat, fin juin, afin que le souhait devienne réalité : l'élu a demandé aux autorités de l'Éducation nationale d'accéder à la demande des parents.
A Haguenau, un lycée peut en cacher un autre
« J'ai voulu aider »
Contacté par nos soins, le député François Loos appellle au cessez-le-feu : « j'ai voulu aider », déclare-t-il simplement. S'il avoue avoir intercédé auprès du recteur de Strasbourg, alors nouvellement en poste, il déclare avoir agi suite à une demande du maire de Brumath, Etienne Wolf. « J'ai voulu aider les gens de Brumath à aller à Haguenau, poursuit le député de la circonscription de Haguenau, je ne pensais pas à un établissement scolaire en particulier, ni que cela poserait un problème à la rentrée ; il n'y avait que du bonheur là dedans. Si je n'avais rien fait, les élèves auraient été scolarisés au lycée Kléber à Strasbourg ».

 Las, ignorait-il alors qu'une telle classe leur était déjà accessible à Haguenau, mais au lycée Heinrich ? Les causes engendrant leurs effets, c'est ainsi qu'au lycée Heinrich, une classe de seconde a été supprimée au profit du lycée Schuman.
 Pas content du tout, Michel Gasperment, le proviseur du lycée Heinrich n'a cessé de tempêter, mais en vain : « Fin juin, le député Loos a fait fermer une classe de seconde à Heinrich au profit de Schuman. Il ne connaissait pas la carte scolaire. Désormais, je n'ai plus que six classes de seconde et Schuman en a 15 ! Au lieu d'avoir 35 élèves en moyenne, il ne m'en reste plus que 12. Le mal est fait ! ».  Heinrich versus Schuman, en résumé : depuis cet épisode, les ponts semblent coupés entre les deux établissements haguenoviens : « je n'ai plus de contact avec le lycée Schuman, c'est un coup de poignard dans le dos ! », fulmine Michel Gasperment qui aurait facilement pu accepter les élèves de Brumath souhaitant être scolarisés à Haguenau. Moralité de l'histoire : à Haguenau, un lycée peut en cacher un autre.  Reste que cette situation n'est pas du goût de tout le monde. La Région Alsace qui injecte en ce moment quelque 59 millions d'euros dans les travaux de réhabilitation de la cité scolaire Heinrich-Nessel, a fait savoir que le dispositif n'était valable que durant une une seule année scolaire. A moins qu'à nouveau, la politique ne s'en mêle...
Hervé Keller
Édition du Mar 7 oct. 2008
 


 
 
posté le 06-10-2008 à 12:58:19

A Strasbourg, le droit d'accueil restera à la porte des écoles demain

A Strasbourg, le droit d'accueil restera à la porte des écoles demain
Les élèves des écoles maternelles et élémentaires strasbourgeoises ne bénéficieront pas d'un accueil particulier demain, lors de la journée de grève syndicale en faveur d'un «travail décent». Ainsi en a décidé la municipalité, malgré une loi du 20 août dernier instaurant un droit d'accueil des enfants dès lors qu'au moins 25 % des professeurs d'un établissement ont déclaré leur intention de faire grève. «Nous ferons comme avant, a confié à 20 Minutes Nicole Dreyer, adjointe au maire (PS). Les enfants seront placés dans d'autres classes et des repas froids leur seront servis à midi.» Un «minimum» que l'élue regrette en rejetant la faute sur l'Etat. «Qu'il nous donne les moyens, car si nous avons à respecter la loi, nous n'avons pas à nous plier en quatre.» Et ce d'autant plus, selon elle, que le texte «rabroue les professeurs et les professionnels de la petite enfance. Alors qu'on leur demande toujours plus de qualifications, la loi permet de les remplacer par des gens sans diplôme.»

«Et les familles dans tout ça?, s'interroge de son côté Thierry Loth, vice-président de l'association de parents d'élèves dans l'enseignement public en Alsace (Apepa). Certes, mettre en place un tel dispositif d'accueil n'est pas simple, mais c'est dommage pour les enfants et leurs parents que la loi ne soit pas respectée. Un élu est un citoyen qui a décidé de prendre des responsabilités et d'être au service des autres, il faut donc savoir assumer. Malheureusement, on peut se demander si la décision de la ville n'est pas plus politique qu'autre chose.»

Philippe Wendling

20minutes.com

 


 
 
 

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