Les
élèves des écoles maternelles et élémentaires strasbourgeoises ne
bénéficieront pas d'un accueil particulier demain, lors de la journée
de grève syndicale en faveur d'un «travail décent». Ainsi en a décidé
la municipalité, malgré une loi du 20 août dernier instaurant un droit
d'accueil des enfants dès lors qu'au moins 25 % des professeurs d'un
établissement ont déclaré leur intention de faire grève. «Nous ferons
comme avant, a confié à 20 Minutes Nicole Dreyer, adjointe au maire
(PS). Les enfants seront placés dans d'autres classes et des repas
froids leur seront servis à midi.» Un «minimum» que l'élue regrette en
rejetant la faute sur l'Etat. «Qu'il nous donne les moyens, car si nous
avons à respecter la loi, nous n'avons pas à nous plier en quatre.» Et
ce d'autant plus, selon elle, que le texte «rabroue les professeurs et
les professionnels de la petite enfance. Alors qu'on leur demande
toujours plus de qualifications, la loi permet de les remplacer par des
gens sans diplôme.»
«Et les familles dans tout ça?, s'interroge de son côté Thierry Loth,
vice-président de l'association de parents d'élèves dans l'enseignement
public en Alsace (Apepa). Certes, mettre en place un tel dispositif
d'accueil n'est pas simple, mais c'est dommage pour les enfants et
leurs parents que la loi ne soit pas respectée. Un élu est un citoyen
qui a décidé de prendre des responsabilités et d'être au service des
autres, il faut donc savoir assumer. Malheureusement, on peut se
demander si la décision de la ville n'est pas plus politique qu'autre
chose.»